SIDA SIDA S-ka z o.o., Jerozolimskie 45, Varsovie, 1936-1939
Le SIDA. C'est un appareil photo
imaginé par deux inventeurs Karl GUMPEL et Fritz KAFTANSKI.
Le SIDA, c'est aussi un nom !
Ce nom peut s'expliquer facilement. Julius Kaftanski, le père de Fritz KAFTANSK,
a enregistré de 1907 à 1917
la marque commerciale allemande "SIEHDA" ("Siehe Da" qui
en français veut dire "regarde là").
Fritz l'a reprise sous sa forme phonétique.
En 1934, les deux inventeurs déposèrent en Allemagne pas moins de quatre demandes
de brevets (le 19 juillet) et modèles d'utilités
(les 1er et 19 septembre et 1er octobre) pour le nom, le boîtier, l'obturateur
et la bobine.
Ces mêmes demandes furent déposés également dans d'autres pays. Le 1er septembre
au Danemark, 29 novembre en Tchécoslovaquie,
le 1er décembre en Grande-Bretagne, le 6 décembre en Autriche, le 24 décembre
en France, le 28 décembre en Suisse.
Difficile de penser qu'ils aient déposés les demandes eux mêmes ! Il est plus
que probable que les candidatures
ont dues être faites par des cabinets d'avocats spécialisés dans les différents
pays.
Un roll film sera distribué jusqu'en 1954 par SIDA G.m.b.H. , Berlin.
Il permet d'obtenir 8 ou 10 vues de format 25 x 25 mm d'un sensibilité
de 26 et 29° Schneiner
correspondant respectivement à une sensibilité de 25 et 50 ASA.
En fait, les pellicules sont fabriquées par Johannes Herzog & Co. à Hemelingen.
Les premières bobines, protégés par un des brevets, avaient des
axes moulés. Trop fragiles, ces dernières furent remplacées par des métalliques.
Comme décrit dans leur brevet, le SIDA sera décliné en deux matières : en alliage
d'aluminium de fonderie décrit ci-dessous et en bakélite
décrit plus bas .
L'appareil, d'un design relativement simple,est classé dans la catégorie des
appareils miniatures.
Dans certaines littérature, il est écrit qu'il est en métal moulé
voir en fonte d'aluminium.
Cependant, il s'agit là d'un abus de langage car sa composition n'a rien
à voir avec du métal ni avec de la fonte.
En fait, cet appareil est en un alliage de fonderie à base aluminium,
de silicium, magnésium, cuivre et zinc en proportion hélas totalement
inconnue.
C'est le mauvais dosage de ce dernier composant, le zinc, qui fera que certains
boitiers comportent des traces importantes de corrosion intergranulaire
caractérisées sous forme de cloques sous la peinture voir carrément
des manques de matière.
Conformément au brevet, il est constitué de trois parties : le dos, le
corps et platine porte objectif. Ces dimensions sont 6,9 x 5, 3 x 4,3 cm.
Son objectif fixe focus de type ménisque a une longueur focale de 35 mm. Derrière
celui-ci est serti un diaphragme correspondant à f8.
Un simple obturateur central une vitesse (annoncé de 1/30ème de sec) et pause.
Ce choix est effectué par un levier sur le côté du boîtier.
La partie frontale comporte la lentille de l'objectif. Cette partie est fixée
par une seule vis au corps
sur lequel est moulé deux lettres au dessus d'une flèche T pour Time
(instantané) et M pour Moment (pose).
L'obturateur, situé sur le corps du boîtier, déclenche à chaque mouvement du
levier, et de facto, sans protection contre la double exposition.
Le dos, muni d'une fenêtre inactinique, est fixé par "pincement".
Deux fermoirs analogues à ceux d'un
porte monnaie, l'une sur le dos, l'autre sur le corps permettent de séparer
ces derniers pour y insérer la pellicule.
De part sa matière, sa technique de moulage et de ses petites variations
dimensionnelles dues aux écarts de température,
plusieures modifications énoncées ci-dessous on été nécessaire
pour aboutir au produit final.
Sans confirmation, il semblerait que le style de finition permet de dater le
modèle, à savoir :
- Bouton de rembobinage moleté droit et finition aspect cuir grainé
pour les premiers modèles,
- Bouton de rembobinage cannelé et aspect maroquin à long grain pour
les seconds et derniers modèles.
SIDA 1er modèle
Bouton de rembobinage moleté droit et finition aspect cuir grainé.
Ce premier appareil, mis sur le marché en fin d'année 1934, est le plus proche
du brevet initiale et sans doute le plus rare.
La chambre noire est cubique et ne comporte pas d'écrou de pied. Il prend 10
vues de format 26 x 25,5 mm de côté.
L'appareil est livré avec un viseur sportif à cadre métallique escamotable très
fragile et un viseur optique optionnel (fig 8 & 9 du brevet).
La fixation de ce dernier repose sur le principe de la glissière lisse
à queue d'aronde : la partie femelle (ou mortaise) se situant sur le
corps et le tenon sur le viseur.
SIDA 2ème modèle, 1ère version
Bouton de rembobinage moleté droit et aspect maroquin à long grain.
Le développement de ce 2ème modèle sera de mettre
un écrou de fixation de trépied.
Pour cela, le fond de la chambre noire est légèrement modifié dès 1935.
Il possède toujours ses deux moyens de visée et sera décliné en
2 versions.
SIDA 2ème modèle, 2ème version
Bouton de rembobinage cannelé et finition aspect cuir grainé.
SIDA 2ème modèle, 2ème version
Détail de la réduction du guide film.
Une autre modification de cette 2ème version, mais non généralisée,
n'est visible que du côté de la chambre noire.
En effet, on retrouve sur certains boitiers une réduction du guide film.
A l'usage, on peut constater que cette modification n'apporte aucune réelle
plus value.
J'en veux pour preuve le fait que cette transformation ne fut pas réitérée sur
les modèles suivants.
SIDA 3ème modèle
Très vite, dans la même année, le viseur optique solidaire du corps
du boîtier fait son apparition avec
toujours le viseur sportif rabattable, le temps d'écouler les anciens moulages
munis d'ancrages.
SIDA 3ème modèle (variante)
Bouton de rembobinage cannelé et finition aspect cuir grainé.
Certains boitiers auront la marque de la suppression de ces ancrages (modification
réalisée sur l'ancien moule).
Ces boitiers sont également peu courant du fait que cette transition est très
courte le temps de créer un nouveau moule.
Enfin, un nouveau moule de la platine porte objectif est réalisé,
la marque d'ancrage du viseur sportif a disparu.
C'est sur cette base que tous les Sida 4ème génération
seront fabriqués sans d'autres modifications, et ce, en parallèle des
modèles appellés "SIDA standard" décrits plus bas.
SIDA 4ème et dernier modèle
Bouton de rembobinage molleté et finition aspect maroquin à long
grain.
Variante du SIDA 4ème modèle
Bouton de rembobinage molleté et finition aspect cuir grainé.
Ce modèle est assez exeptionnel et peut-être unique. En effet, pour l'heure,
c'est le seul boitier sur
lequel on peut constater un décalage angulaire des références
de l'objectif vers la gauche de 12°.
Le principal défaut de ces derniers boitiers, malgrés leurs évolutions,
reste la mauvaise étanchéité
de la chambre noire qui provoque souvent un voilage du film par la lumière
parasite.
Ces derniers présentent quelques fois des différences notamment au niveau du
passe film.
Ce détail pourrait peut-être définir certains sites de construction.
Cette théorie est hélas invérifiable.
Le SIDA STANDARD
.
L'évolution du modèle consiste donc à tenter d'améliorer l'étanchéité
à la lumière parasite entre la lentille et le film.
Pour celà, l'obturateur doit se placer au plus près de la lentille
et la lumière doit être mieux canalisée jusqu'a la pellicule.
Du coup, la modification se devine au premier coup d'oeil. Ce projet nécessitant
le retournement de l'obturateur au plus près de la lentille,
le déclencheur ne se trouve plus sur le dessous du boitier, mais sur la face
avant solidaire de la platine porte-objectif.
Deux nouveaux moules sont réalisés fin 1937. Celui de la platine
porte objectif, afin de positionner le déclencheur
et l'obturateur sur la face avant, et celui du corps afin de canaliser la lumière
de la lentille vers la pellicule.
Difficile de déterminer s'il s'agit d'une pré-série ou
de protoypes mais ces modèles sont extrèmement rares et existent
en 2 versions.
Pré-série ou protoype Sida Standard, 1ère
version
Pré-série ou protoype Sida Standard, 2ème
version
L'étanchéité vis à vis de la lumière parasite
entre le dos et le corps du boitier n'est pas maximalisée et pour couronner
le tout, une erreur de
moulage du corps necessite quelques coups de lime visibles à l'intérieur
de la platine porte-objectif pour que l'obturateur fonctionne correctement.
Certes, l'option d'une chambre noire pyramidale est tentée, mais cette idée
demandera encore quelques modifications.
Boite Sida GmbH Berlin-Charlottenburg, modèle sans viseur.
Enfin, les trois dernières modifications réalisées en 1938 seront les bonnes
:
le diamètre extérieur du fût objectif / diaphragme est réduit
de 5 mm, la chambre noire pyramidale
est optimisée et surtout l'étanchéité à la lumière est
améliorée grâce à des chicanes à lumière
placées entre le corps et le dos évitant le voilage du film par
la lumière parasite venant de arrière.
Ce boîtier sera appelé SIDA STANDARD.
Il n'y aura pas d'évolution du modèle. Seules quelques variantes du bouton de
la tirette Instantané/Pose.
Le bouton de rembobinage est cannelé et le type de finition est aspect
maroquin à long grain.
SIDA STANDARD
Bouton de rembobinage cannelé, finition aspect maroquin à long
grain.
Chambre noire pyramidale et chicanes à lumière.
Pour une raison qui m'est totalement inconnue, les références
de l'objectif inscrites autour de ce dernier ne sont pas disposées de
manière identiques.
En effet, par rapport à la référence (photo de gauche)
on peut constater un décalage angulaire (toujours vers la droite) de 12°, 45°,
80° voir 145°.
SIDA STANDARD (variante plutôt rare)
Le signe distinctif de ce modèle est que le nom de l'objectif est presque totalement
à l'envers.
Tous les modèles seront noir sauf toutefois une exception pour ce modèle
de couleur kaki destiné à la Wehrmacht.
Boite Sida GmbH Berlin-Charlottenburg, modèle Standard.
Ce modèle, brut de fonderie et fortement agressé par l'humidité,
sort d'un lot stocké en Tchécoslovaquie.
On peut constater une différence évidente de qualité de l'alliage de
fonderie à base d'aluminium, silicium,magnésium, cuivre et zinc.
En effet, il est évident que la proportion de mélange entre celle
du bouton d'avancement du film et celle du boitier n'est pas le même.
Ce détail permet de penser que soit le cahier des charges de ce bouton était
différent, soit le lieux de fabrication de ce dernier était différent.
Personnellement, je pencherais pour la 2ème hypothèse
car, souvent, le bouton de réarmement est beaucoup plus oxydé
que le boitier.
Je ne peux pas conclure le chapitre des boitiers SIDA en alliage de fonderie
sans citer ce modèle.
Le dos de ce dernier correspond au dos du Sida de 1934.
L'intérieur de l'avant également correspond a celui du Sida de 1934 à un détail
près. Pour être plus précis, le moule accuse la présence de 10 éjecteurs au
lieu des 8 sur tous les autres Sida.
La chambre noire est cubique et possède un renfort supplémentaire
(en bas à gauche). Évidement la réservation du levier instantané
et pose est absente puisque inutile. Et enfin, le corps ne comporte pas d'écrou
de pied.
Le viseur optionnel glisse parfaitement dans la glissière à queue d'arronde
prévue à cet effet.
Par contre, le côté extérieur est totalement nouveau. L'obturateur
reste celui d'un SIDA, mais le choix instané et pause est réalisé
par rotation de l'objectif.
L'indication "I P" laisse supposer qu'il était destiné pour
le marché français. L'objectif non référencé a une focale de 35mm et son diaphragme
est de la même construction des Sida.
L'autre écart constaté est le système de fixation de la molette d'avancement
du film qui est fixé sur le boitier par un semblant de goupille.
La technique et surtout la qualité de moulage est largement supérieure à celle
des modèles de 1934.
Le premier constat, c'est que l'on ne trouve aucune trace de publicités ou de
descriptions de ce modèle dans les revues spécialisées.
Pour l'heure on peut supposer que ce boitier aurait été fabriqué entre 1939
et 1949 par la personne ayant les brevets à savoir Fritz Kaftanski.
On peut supposer également que ce boitier serait un prototype destiné pour le
démarchage d'un éventuel constructeur ou associé puisqu'il n'y aucune indication
de marque ou N° de brevet moulé.
Pour rappel, 1939 correspond à la date où Fritz Kaftanski quitte
Prague et 1949 correspond à la séparation des Établissements
Kafta et des Établissements FEX.
Comme décrit dans le brevet, le SIDA sera également réalisé
en bakélite en 1935.
La précision du moulage de cette matière a fait que ce modèle
n'a que très peu évolué. En effet, l'étanchéité
à la lumière est parfaite et ne nécessitera, de facto,
aucune modification.
Par contre, ils existe énormément de variantes selon l'origine du pays de fabrication,
de la technique de moulage des différentes manufactures et enfin de la nature
même des composants de la bakélite.
SIDA EXTRA (similaire au Sida de base, mais le nom "EXTRA" est moulée
sur la face avant au-dessus de la lentille).
Boite Sida GmbH Berlin-Charlottenburg, modèle Extra.
L'appareil est d'un design relativement simple, classé dans la catégorie des
appareils miniatures.
Ce dernier est constitué de trois parties: le dos, le corps et platine porte
objectif. Ces dimensions sont 6,9 x 5, 3 x 4,3 cm.
Son objectif fixe focus de type ménisque a une longueur focale de 35 mm. Derrière
celui-ci est serti un diaphragme correspondant à f8.
Un simple obturateur central une vitesse (annoncé de 1/30ème de sec) et pause.
Ce choix est effectué par une tirette sur le côté du boîtier.
La partie frontale comporte le groupe objectif / diaphragme. Cette partie est
fixée par une seule vis
au corps sur lequel est moulé deux lettres au dessus d'une flèche T pour
Time (instantané) et M pour Moment (pose).
L'obturateur, situé sous la platine porte objectif, déclenche à chaque mouvement
du levier
sans protection contre la double exposition. Sous le corps se trouve un pas
de vis pour trépied en laiton.
Le dos, muni d'une fenètre inactinique, est fixé par "pincement".
Deux fermoirs analogues à ceux d'un
porte monnaie, l'une sur le dos, l'autre sur le corps permettent de séparer
ces derniers pour y insérer la pellicule.
Pour mieux expliquer l'évolution des SIDA bakélite, je suis obligé
de passer par un peu d'histoire :
Fotofex-Kameras, Berlin, novembre 1927
Directeur: Fritz KAFTANSKI.
Dans un premier temps, la société se contentera de distribuer des boitiers de
constructeurs indépendants.
En 1932, le nom de Fritz Kaftanski sera lié pour toujours à un appareil photo
de concept complètement nouveau, le MINI-FEX.
Le MINI-FEX sera produit et vendu dans un premier temps par l'entreprise Photofex-Kameras
puis par Mini-Fex GmbH.
Directeurs: Fritz KAFTANSKI et Karl GUMPEL à parts égales.
Fritz KAFTANSKI et Karl GUMPEL (ce dernier jusqu'à là inconnu)
produisent le MINIFEX. En parallèle, ils planchent sur un appareil bon marché.
Pour protéger leur projet, ils déposèrent en Allemagne pas moins de quatre demandes
de brevets (le 19 juillet) et modèles d'utilités (les 1er et 19 septembre et
1er octobre) pour le nom, le boîtier, l'obturateur et la bobine.
En septembre 1934, Karl démissionne de son poste de Directeur pour fonder la
société SIDA GmbH toujours à Berlin.
SIDA G.m.b.H. , Berlin, septembre 1934 - 1954
La société SIDA GmbH est fondée à Berlin en Allemagne en septembre 1934 par
Karl Gumpel et comme associé Paul Knoche. Fritz Kaftanski rachète les parts
de Paul Knoche le jour même de l'inscription de la compagnie. Du coup, de part
cette astuce, le nom de Kaftanski n'est pas enregistré sur le régime du commerce
ni publié dans le journal légal.
Rappelons que nous sommes en 1934 et les Nazis sont au pouvoir en Allemagne.
En avril de cette année là, les premières lois anti juives entrent en vigueur.
Le 31 décembre 1935 l'entreprise est vendue à 3 nouveaux associés. L'un d'eux
est Ernst THALAU de Brème.
Il s'agit très vraisemblablement d'une vente forcée de la propriété juive. En
effet, les persécutions des Juifs allemands débutent dès l’arrivée au pouvoir
d’Hitler par le boycot des magasins juifs, lancé par Goebbels et généralisé
par le Gauleiter Julius Streicher. Un train de lois, dites « raciales » (Rassengesetze),
interdit aux Juifs d’importants secteurs d’activité économique. Les commerces
juifs sont progressivement fermés, mais soucieux de ne pas désorganiser l’économie
du Reich, laisse subsister quelques entreprises en changeant la tête des
dirigeants. Un administrateur provisoire assurait la gestion intérimaire et
s’occupait de la procédure d’aryanisation ou de liquidation. C'est à
partir de cette période trouble que les boîtiers aux couleurs de la Wehrmacht
et les notices en lettres Gothiques arborant le logo du Reich apparaissent.
SIDA GmbH , fabriquant du SIDA, SIDA STANDARD et SIDA EXTRA, se déclarait producteur
exclusif.
Les boîtiers étaient proposés en alliage d'aluminium noir et gris ou kaki pour
la l'armée allemande ainsi qu'en bakélite noire et brune pour le SIDA
EXTRA.
Ces derniers seront moulés par HRS jusqu'en 1945. Les initiales HR pour
Hermann Römmler fondateur de la société et S pour
la ville de Spremberg à environ 80 km au sud-est de Berlin.
En 1921, Hermann Römmler avait obtenu un droit sans licence au brevet de
la bakélite obtenant de ce fait la position de leader de ce marché en
Allemagne .
SIDA EXTRA noir, bouton d'avancement du film cannelé peint.
SIDA EXTRA brun, bouton d'avancement du film moleté droit métal.
SIDA EXTRA brun, bouton d'avancement du film cannelé métal.
FEX-CAMERA Praha, Prague, avril 1935
Fritz KAFTANSKI et Karl GUMPEL à parts égales.
Les SIDA et SIDA EXTRA made in Slovaquie, sont fabriqués par une petite compagnie
GUMMON-WERKE à Bratislavia (plus tard sous licence GUMON-Bratislavia puis GUMON-Slovakia
a.s). Cette entreprise de confession juive, produisait des objets en bakélite
sous licence américaine Ford Motor Compagny, USA.
Depuis 1920, cette entreprise maîtrise la fabrication de matériaux en bakélite.
Kaftanski tente de s'y associer, en vain. De cette usine sortiront en 1935 les
SIDA, SIDA EXTRA et SIDAX (différent du Sidax Français) issus
des brevets de Fritz KAFTANSKI et Karl GUMPEL et en 1938 le FEX pour le compte
de Fritz KAFTANSKI. Les Ets SIDA-FEX-KAMERAS ne restant que distributeur.
On recense actuellement trois distributeurs de SIDA polonais.
Pawel Gabinski sp. z o.o, Jerozoli mska 43 et Krolewska 16, Varsovie
1936-1939
K. Zelazkiewicz i E. Nipanicz WUZET sp. Z oo, Brzeska 7, Varsovie
1937-19.....
Les deux premières sociétés se revendiquent "constructeur"
et travaillaient étroitement avec la société SIDA G.m.b.h.
de Berlin.
Wuzet, quand à lui, ne serait peut être qu'un intermédiaire ou revendeur
du fait que sa principale activité était la fabrication de montres et horloges.
Une des version, en bakélite noire, est caractérisée par l'inscription "Sida
obj 1:8 - 35mm" autour de l'objectif et "SIDA, Made in Poland"
moulé sur le dos du boîtier.
La seconde version, a été produit en bakélite noire ou
rouge.
Sur sa face avant est vissé une plaque d'aluminium photosensible sérigraphiée
d'un style Art-Déco sur laquelle est précisé "Made in Poland Patent".
Ce modèle est produit sous couvert du brevet du Milanais Giuseppe POZZOLI.
Ce dernier porte les inscriptions "Sida Optyka 1 :8=35mm" autour
de l'objectif et "Brev Italiano N°325655" sur le dos du boîtier.
Pendant la 2ème guerre mondiale, profitant du protectorat de la Bohème et
de la Moravie, une partie de la société ZEISS a été transférée en Tchécoslovaquie.
Des prisonniers de camps de concentration, mais également des Tchèques y ont
produits des optiques pour la Luftwaffe.
Variante avec un bouton d'avancement du film différent.
Le SIDA polonais avec cette fois-ci l'inscription "Made in Czéchoslovakia"
y sera également produit toujours sous couvert du brevet du Milanais Giuseppe
POZZOLI.
Une variante de l'EXTRA fut produite par l'entreprise Tchékoslovaque
HEWAG.
Parallèlement, une quantité importante de SIDA en métal moulé fut fabriquée.
Cette production est difficile à caractériser car elle fut réalisé avec les
mêmes moules que ceux de l'entreprise Berlinoise SIDA G.m.b.H. de 1934/35.
British Sida Cameras Ltd, Londres, 1936
Trois demandes de brevets ont été déposées en Angleterre le 1er décembre 1934
par Karl Gumpel et Fritz Kaftanski. Elles décrivent le boitier, l'obturateur
et les bobines.
Le 23 décembre 1936, la société "British Sida Cameras Ltd"
est enregistrée. Cette compagnie distribua le SIDA anglais sur le marché en
1937 au 43, Bartholomew Close, London.
Cependant, on trouve déjà des appareils photo SIDA made in England sur le
territoire dès 1935.
Inscriptions "SIDA f8" en lettres blanches autour de l'objectif
et évidemment : Pose et Instantané marqués T I pour Time et Instant.
Corps en bakélite noire ou brune.
Au dos du boitier, on retrouve le nom SIDA située au-dessus de la fenêtre
inactinique. En-dessous de cette dernière est inscrit "Patents applied
for, Made in England" précisant que l'appareil photo fait l'objet
de plusieurs demandes de brevets.
Ces dernières étant accordées le 2 juin 1936, l'inscription a pût être remplacée
par les numéros des deux brevets concernant l'appareil proprement dit, à savoir,
"PAT. Nos 448127/448169, Made in England".
SIDA anglais 1er modèle, 1935.
"PATENTS APPLIED FOR MADE IN ENGLAND" moulé sur le dos du boîtier
Boîtier en bakélite noire, bouton d'avancement du film cannelé.
SIDA anglais variante du 1er modèle, 1935.
"PATENTS APPLIED FOR MADE IN ENGLAND" moulé sur le dos du boîtier
production effectuée en attente de l'obtention du brevet.
Boîtier en bakélite noire, bouton d'avancement du film moleté.
SIDA anglais 2ème modèle, après 1936.
"PAT. Nos 448127/448169, MADE IN ENGLAND" moulé sur le
dos du boîtier
production effectuée après l'obtention du brevet.
Boîtier en bakélite noire, bouton d'avancement du film cannelé.
Période de 1935 à 1944
Cette période, perturbée par la 2ème guerre mondiale, est assez floue faute
de documents.
A priori, une entreprise semblable aurait existé à Bruxelles en Belgique.
Mais les documents ont disparus pendant la guerre.
Pendant cette période de 1937, l'usine russe Gomz, devenu combinat
stalinien et comptant plus de 30 000 travailleurs, produit une copie du Sida
Extra.
Ce boîtier porte le nom de Liliput et sera le départ de plusieurs
autres variantes.
SOREXIM, Paris, vers 1935
Trois demandes de brevets ont été déposées en France le 24 décembre 1934 par
Karl Gumpel et Fritz Kaftanski. Elles décrivent le boitier, l'obturateur et
les bobines.
Ces brevets seront délivrés le 8 juin 1935.
A priori, le SIDA Français existe en bakélite noire, brun-rouge et verte.
Mais pour l'heure j'en ai vu que des boitiers noirs...
La version Française est caractérisée par l'inscription "Sida Obj 1:8
- 35 mm" autour de l'objectif.
Inscription "SIDA Fabrication Française, breveté S.G.D.G." moulé
sur le dos du boîtier.
Le mode d'emploi précise que le fabricant est SOREXIM 23 Boulevard
Saint-Martin à Paris, mais on ne trouve aucune trace d'enregistrement de cette
société dans les registre du commerce.
De fait, la fabrication de ce boitier est difficile à dater et reste
un mystère pour tenter de faire un lien factuel avec Kaftanski, mais difficile
aussi de dire le contraire.
Par contre, le corps du boîtier possède la même estampille de moulage que
le ROWER moulé par la FAP (Fabrique d'Appareils Photographiques) installé
à Suresnes en région parisienne en 1938.
Sans pouvoir m'avancer plus, ce détail permet d'affirmer que le SIDA français
et le Rower de Norca ont été fabriqués par la même manufacture. Reste
à confirmer laquelle.
Trois demandes de brevets ont été déposés en Suisse par Karl
Gumpel et Fritz Kaftanski le 28 décembre 1934. Ces demandes ont été
accordées le15 décembre 1935.
La fabrication du SIDA suisse est caractérisée par la présence d'une arbalète
au dos du boîtier. Ce sigle correspond au logo "Marque Suisse d'Origine"
identifiant des produits fabriqués entièrement en Suisse.
Le boîtier est moulé par la société S & Co,
fabrique suisse dobjets en Bakélite.
Le dessin d'une arbalette et "PATENT 1081266 G19617 G19618" sont
moulés sur le dos du boîtier.
Inscription "Sida Optik 1:8 - 35 mm" autour de l'objectif.
il existe en trois versions, le Sida Extra en bakélite brun ou rouge, le Sida
de base sans inscription en face avant et le Sida Standard en métal de couleur
noir, gris ou kaki.
On peut citer comme anecdote le fait que sur toute la production de SIDA bakélite
connue à ce jour, seule la production Suisse a moulé une chambre noire
rigoureusement carré au dixième
de millimètre près à savoir : 25,2 x 25,2 mm.
Un SIDA Italien existe en couleur rouge ou noire, avec les inscriptions "Sida
Optyca" autour de l'objectif et "Brev Italiano N°325655" sur
le dos du boîtier.
Il existe également un boîtier similaire au Sida Extra, mais de couleur noir
avec le nom "SIDA" moulée dans le corps au-dessus de la lentille.
Ceux-ci sont distribués par l'entreprise GPM (Giuseppe POZZOLI Milan) qui,
entre 1939 et 1942, à produit différents appareils photographiques en bakélite.
Infos sur les abréviations inscrites au dos des boîtiers, sur les notices
et/ou sur les boites d'emballage,
qu'ils soient d'origine Allemande, Slovaque, Polonaise ou Tchécoslovaque :
DRWZ : Deutsches Reichs Warenzeichen =
Marque allemande déposée dans tous les Länder allemands valable que trois
ans
DRGM : Deutsches Reich Gebrauchs Muster
= Modèle allemand déposé (document descriptif). Ce droit de propriété n'était
valable que trois ans
DRP : Deutsches Reich Patent = Brevet allemand
déposé, objets fabriqués en Allemagne entre 1918 et 1945.
Jn- u. Aus. Patente angem. : in- und Auslands
Patente angemeldet = brevets déposés en Suisse et à l'étranger.
Les Établissements KAFTA, mai 1945