L'histoire de l'Entreprise
et des hommes
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Naissance du FEX français
En 1942, grâce à une organisation d'aide
aux juifs pour fuir vers la zone libre de France, Fritz
KAFTANSKI se met en contact avec un fabricant de produits
de nettoyage de Lyon, Lucien BOUCHETAL De La ROCHE. Celui-ci,
ingénieur chimiste, s'intéresse de près à l'idée de création
de boîtiers photographiques en bakélite et un contrat
d'association fut signé. Cette rencontre a pour conséquence
un changement radical d'orientation de l'entreprise Lyonnaise.
Le fruit de cette union permettra de concrétiser les projets
de KAFTANSKI.
Faute de moules, le premier appareil issu de cette association
fut le COMPA FEX 4x6,5 diffusé en 1942, qui se trouve
être l'un des plus rares sinon le plus rare, de tous les
appareils français. Il fut produit par les Etablissements
FEX, au 12 place Gailleton à LYON.
Le COMPA FEX, fragile construction en bois couvert de
papier peint noir, possède un viseur à cadre en plastique
rentrant à l'intérieur de l'appareil servant de protection
contre l'exposition. L'objectif est une simple lentille
fournit par la société locale ANGENIEUX qui, pour une
question de prestige, demandera peu de temps plus tard
de ne plus faire figurer leur marque sur ce boîtier.
Impossible de connaître le nombre fabriqué et encore moins
le nombre de boîtiers ayant survécu au sort réservé en
général aux appareils simple, quand ils avaient cessé
de plaire ou de fonctionner.
Sa fabrication très sommaire, reflète la situation difficile
qu'a traversée la France pendant l'occupation. Aucune
publication, articles ou publicités n'ont été édités sur
ces modèles.
Toujours est il, que c'est pour une raison de notoriété
de la maison ANGENIEUX que nous connaissons à ce jour
trois versions de ce modèle.
Le premier est évidemment celui avec l'inscription "OBJECTIF
ANGENIEUX" gravée autour de la lentille rehaussée
d'une sérigraphie argentée. La deuxième version est
en fait le même modèle dont la gravure, toujours présente,
n'est pas mise en évidence. Le troisième modèle quant
à lui diffère sur deux points, les leviers de déclenchement
et celui de pose se situent du même côté et surtout,
la gravure disparaît au profit d'un simple cercle argenté
autour de l'objectif.
Ce n'est que le 18 mars 1943, que naît officiellement,
de l'association de Messieurs De MARENCOUR et BOUCHETAL
De La ROCHE, l'Entreprise FEX (France Export) dont le
domaine d'activité sera de diffuser des produits d'entretien.
L'histoire ne dit pas si cette abréviation a eu les
faveurs de KAFTANSKI.
En 1944, FEX abandonna le bois pour fabriquer un appareil
en bakélite noire ne comportant qu'un ménisque et un
obturateur pour instantané et pose. Ce boîtier est issu
du brevet déposé le 28 janvier 1939, à Paris par Fritz
Kaftanski résidant en Tchécoslovaquie (brevet N° 871.395
délivré le 15 janvier 1942). Il sera construit à partir
du moule récupéré à la M.I.O.M. et ce, après plusieurs
procès.
Les tous premiers appareils moulés, outre quelques défauts
de jeunesse, ne portaient aucun nom mais simplement la
marque FEX avec l'inscription Fexar Spec-Optik autour
de l'objectif. Il est muni d'un viseur tubulaire. Il deviendra
SUPERFEX dès 1945 avec toujours cette inscription Fexar
Spec-Optik de consonance germanique, très vite celle-ci
est remplacée par l'inscription Fexar Optic-Spec et enfin,
pour couper court, l'inscriptions autour de l'objectif
est remplacée par un filet de peinture. Ce boîtier, initiateur
de la popularité des appareils photo dits de vulgarisation,
sera fabriqué pendant plus de 10 ans avec en 1946 l'apparition
du bouton de rembobinage métallique et en 1947 le remplacement
de la fermeture du dos par pression par un système de
fermeture à glissière métallique. Dès 1948, le SUPERFEX
sera proposé dans le catalogue de la société Manufrance
. Il portera le nom de BOBERBOX uniquement en 1957.
A la libération, en 1945, Fritz francise son prénom. et
se fera appeler Frédérick. Il ouvre avec la participation
financière de Lucien BOUCHETAL, au 44, rue Damrémont,
Paris 18ème, une succursale des Etablissements FEX pour
y vendre le SUPERFEX. L'idée de cette association est
de permettre de vendre leurs produits respectifs tout
en s'imposant sur le territoire Français.
Le 21 mai 1946, Frédéric KAFTANSKI dépose la marque KAFTA.
La conséquence directe est l'apparition des "Établissements
KAFTA" sise au 44, rue Damrémont, Paris 18ème.
Main dans la main, les Ets FEX et les
Ets KAFTA proposeront leur produits comme le SUPERFEX,
la visionneuse SCOPARETTE, les posemètres TEMPOR et
IRIS ainsi qu'à partir de 1947, une caméra qui projette,
la PROJECTA CAMERA, brevet N° 1.004.201 déposé 19 mars
1947 par Frédéric et délivré le 28 novembre 1951.
Les deux sociétés seront d'emblée associées à toutes
les manifestations photographiques et leurs publicités
communes seront rédigées de telle sorte que les journalistes
de la profession feront un amalgame des sociétés Parisienne
et Lyonnaise.
L'association est telle, que pour tous, ces deux sociétés
n'en font qu'une : les Ets KAFTA-FEX.
Ce mariage est dû à une confusion de qui fait quoi et
qui vends quoi. En effet, les Ets KAFTA fabriquent et
vendent les SCOPARETTE et distribuent les SUPERFEX,
et les Ets FEX fabriquent et vendent les SUPERFEX et
distribuent les SCOPARETTE.
Le 9 septembre 1946, Frédéric Kaftanski dépose un brevet
additionnel à son brevet initial du FEX 4x6,5 pour l'ajout
d'un tube extensible rectangulaire. L'idée était de
réduire l'encombrement du boîtier sans nuire à la qualité
de l'image. Ce brevet N° 56.242 ne sera délivré que
le 25 juin 1952.
Basé sur ce concept, en 1947 apparaît le premier modèle
ULTRA-FEX fabriqué à Lyon. Ce dernier ressemble énormément
a l'adaptation en version 6x9 du dernier SUPERFEX à
glissières métallique avec la mise en application du
tube métallique extensible de section rectangulaire
pour en réduire l'encombrement.
Ce premier modèle a cependant un énorme défaut. Démuni
de guidage de bobine débitrice, du fait de son grand
format, celle-ci se coinçait et à terme, le film se
déchirait. Cette anomalie fut corrigée dès 1948 par
le rajout d'un axe de bobine. C'est le deuxième modèle.
La modification du troisième modèle de 1949 est en fait
plus subtile. En effet, les vis à fente sont remplacées
par des vis indémontables de l'extérieur.
Un crochet métallique verrouillant le déclenchement
involontaire a été proposé en option pour ces trois
variantes.
Parallèlement, le 22 juillet 1947, les Ets FEX déposent
également un brevet d'un perfectionnement destiné aux
appareils photographiques dont la mise au point s'obtient
par développement ou coulissement d'une tube portant
le système optique. L'idée est de remplacer ce dernier
habituellement cylindrique par un tube extensible de
section rectangulaire. Il faut avouer que Lucien BOUCHETAL
est un inventeur fort fécond qui s'attaquera non seulement
à la photographie, mais encore à la navigation à voile,
aux moustiquaires et même aux pompes à vélo.
Ce brevet N° 940.421 est délivré le 14 mars 1949 et sera
l'initiateur de la scission des deux sociétés.
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